
Dans l’actualité complexe que nous vivons, j’espère que tout se passe bien pour toi.
Pour paraphraser Shakespeare, nous pourrions écrire que le succès de l’adjudication grecque cette semaine est financièrement « beaucoup de bruit pour rien ».
La taille de l’émission était limitée (3 Mds€) alors que le pays n’a pas besoin de financement en provenance du marché (en raison des aides de la Troika).
Politiquement, en revanche, ce retour avec succès de la Grèce sur les marchés financiers a été interprété comme le signe du rétablissement de la zone Euro.
Tant mieux ! Je crois cependant que ce succès reflète surtout et essentiellement la quête éperdue de rendement des investisseurs qui, abreuvés aux abondantes liquidités des banques centrales, recherchent avidement des rendements nominaux qu’offrent désormais peu de pays développés…
Bien que le coût du travail soit désormais moins élevé aujourd’hui en Grèce que lorsque ce pays a rejoint l’Euro et que son excédent primaire s’établisse à près de 2%, l’engouement salué cette semaine doit être analysé avec une grande circonspection.
Bons exercices de communication également de la BCE et de la France. La première par la voix de son Vice Président, qui prépare les investisseurs à une intervention « pour lutter contre la faiblesse de la zone Euro » et la seconde par celle de son Ministre des Finances qui rassure sur le respect des engagements budgétaires (« 3% à l’horizon 2015″).
So what ?
Pour que ces annonces ne soient pas juste des « coups de publicité », il est nécessaire:
- sur les ABS et autres créances bancaires dont il faut allèger les bilans bancaires via de la titrisation: les autorités publiques doivent modifier les régles comptables et prudentielles des banques et des investisseurs institutionnels (notamment assureurs) afin que les premières puissent émettre plus aisément ces titres (avec un moindre coût d’immobilisation du capital) et les secondes en acheter plus massivement (avec de moindres restrictions bilantielles). Sur ces points techniques, nos recommandations de 2012 sont toujours d’actualités.
- sur le budget français: maintenir publiquement le respect des engagements est fondamental pour la crédibilité de la France. Insister sur les réductions des dépenses publiques est clef (rappeler que les objectifs de dépenses 2013 ont été respectés) tout en ayant en tête que c’est probablement le volet Recettes qui sera déterminant dans l’atteinte ou non des objectifs.